Dans ce série documentaire en cinq épisodes de 20 minutes, Chrystel Joubert et Stéphanie Rouget explorent la question de la ménopause chez les lesbiennes. Voici la note d’intention:
« Nous sommes des femmes blanches, insérées et entourées socialement. Depuis quelques années, nous sommes dans l’essoreuse. Nous traversons en effet cette transition commune à tout être humain né avec un utérus et des ovaires, la péri/pré/ménopause, avec tous les bouleversements physiques, psychologiques et sociaux qu’elle entraîne. Notre propre regard sur notre corps change, le regard de l’Autre aussi, tout comme celui de la société. Mais nous sommes lesbiennes et devrions être épargnées, déconstruites, échappant de ce fait à la fiction politique scénarisée par l’hétéronormativité et aux injonctions à rester productives et séduisantes. Toujours jeunes, en somme. Or la ménopause, c’est entrer dans la vieillesse, devenir un « monstre » à l’instar des personnes trans, intersexes ou non binaires que la société hétéropatriarcale veut invisibiliser. Ce documentaire cherche à vérifier si cette fiction politique est aussi à l’œuvre chez les lesbiennes. En partant de ce qui se joue au niveau des corps, il interrogera l’altérité dans cette étape de la vie, la façon dont elle conditionne les relations intimes et sociales pour se demander si la ménopause ne relève pas plus largement d’un enjeu politique. Le narratif du corps issu du monde queer est peut-être une piste pour changer de paradigme. »